Association Culturelle de la Borde

STAGE du 22 au 26 mai 2023 « Se soigner sans contrainte ni isolement, s’insérer librement dans la cité »

Se soigner sans contrainte ni isolement, s’insérer librement dans la cité

Survivance d’un passé révolu ou communauté thérapeutique « dans le vent » ? Ni l’un ni l’autre. Depuis sa fondation, en Avril 1953, la clinique de La Borde s’inspire des mêmes principes : ceux de la psychothérapie institutionnelle.

Mais de quoi s’agit-il ? De mettre en œuvre tous les moyens qui peuvent permettre l’accès à la singularité de chacun des patients.

L’établissement psychiatrique, qu’ils soit dans ou hors des murs, est malade. Malade de sa dépendance financière vis-à-vis des structures étatiques ; malade du fait des nécessités inhérentes à sa gestion même (Administration, statut,… ), malade du fait de la fonction qu’il assure pour la société.

Tout groupe- ou groupement – est « malade», traversé de phénomènes de contagion, de rivalités, terrain propice à la persécution, à la formation de « clans » ou d’isolats défensifs.

Que peut alors devenir un «malade », psychotique ou simplement « fragile », ballotté dans cette maladie du groupe, pris dans un engrenage qui vise à le sérialiser ? À réaliser sa stricte inclusion dans le modèle économique mondialisé.

La psychothérapie institutionnelle tient compte de cette problématique. Non qu’elle puisse la supprimer. Mais il est nécessaire de l’exprimer et de la travailler pour pouvoir s’adresser à un sujet singulier et non aux artefacts sociaux qu’il traîne avec lui. C’est en ce sens que Tosquelles a pu la comparer, dans la thérapie des psychoses, avec ce qu’est l’asepsie vis-à-vis de la chirurgie.

Mais pour ce travail, nulle recette. Les structures de la clinique de la Borde se remanient sans arrêt pour accueillir chaque personne. Il s’agit bien plus de déjouer des pièges que d’accéder à une organisation idéale.

Pourtant, quelques invariants se distinguent à travers ces fluctuations : la liberté de circulation, l’importance du club thérapeutique à la fois intra et extra hospitalier soutenant activités et et prises de responsabilité et la nécessité des réunions pour lutter contre le cloisonnement, la hiérarchie massive, la ségrégation et l’uniformisation.

Ces opérateurs mis enjeu pour assainir l’ambiance se révèlent être ceux-là même qui vont permettre que se tissent des réseaux de relations et d’échanges, que s’ébauchent des investissements partiels chez celui dont il est souvent plus facile de dire qu’il n’a « pas de désir », et que se réalisent des lieux propres à l’émergence de sa plus extrême singularité.

La démarche de la psychothérapie institutionnelle exige une critique permanente de « l’aliénation sociale » et une réflexion sur les structures qu’elle a elle-même mises en place. La critique de la hiérarchie réduite aux rôles statutaire , la lutte contre le cloisonnement, la vigilance à l’encontre des défenses et des résistances sécrétées à la fois collectivement et par chacun, ne peuvent être qu’un travail collectif.

Ce mouvement d’élaboration constante est aussi un soutien pour les familles et les aidants familiaux, réduisant leur esseulement. Il permet de veiller à l’efficacité structurante de la « constellation transférentielle » de chaque personne et de favoriser son cheminement existentiel dans la fréquentation de ce champ collectif, qu’elle travaille ou non,qu’elle soit soignée en hospitalisation complète, de jour, qu’elle habite une maison associative collective, un logement thérapeutique ou dans son appartement personnel dans la cité.

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